Photowalk #2: Les fresques murales du 13ème et les enjeux de la photographie urbaine

Un photowalk est l’occasion de découvrir un nouveau quartier de Paris. Les photowalks sont une parfaite excuse pour découvrir de nouveaux lieux. Cela permet d’être une touriste d’une journée. C’est aussi la perspective de partager avec des personnes ayant ce même centre d’intérêt nos experiences et de nous donner des conseils dans un environnement bienveillant. Enfin, ayant déjà un emploi du temps assez chargé, il est parfois difficile de se libérer du temps pour la photographie et surtout de le maintenir. S’engager à participer à un photowalk permet de plus facilement me donner ce temps “photo”. Voilà pourquoi j’ai décidé de participer à ce nouveau photowalk ayant pour thème les fresques du 13ème arrondissement.

Je connaissais l’existence de nombreuses fresques murales dans le 13ème. Cependant, je n’avais jamais pris le temps de me rendre dans ce quartier avec pour premier objectif de les voir. Pourtant d’un point de vue photographique, c’est une belle source d’inspiration qui s’inscrit parfaitement dans mon domaine de prédilection: la street photo et la photo d’architecture. Ce thème me semblait donc assez prometteur. Aussi, de manière plus générale, j’apprécie ces initiatives qui visent à donner une âme à un quartier autrement très froid.  Ces fresques permettent d’instiller de la vie ainsi qu’une nouvelle atmosphère plus chaleureuse. Ce sont ces lieux dans Paris, ayant leur originalité, que j’apprécie particulièrement. Ils sont bien loin des sites très touristiques, généralement très bondés et surtout très connus.

Mon expérience

C’est avec mon appareil photo en main que je me suis lancée avec enthousiasme dans ce photowalk. Mon objectif? Je voulais avoir une meilleure compréhension des enjeux majeurs derrière la photographie de fresques murales.

J’ai pu rapidement comprendre l’enjeu que ce thème avait pour moi. Généralement, il faut être à l’affut pour trouver les lieux ayant le plus de potentiel pour prendre ces photos: ceux avec les meilleurs couleurs, la meilleure composition ou la meilleure lumière. Dans ce cas, ces lieux sont évidents. Ce sont les fresques. L’enjeu est autre. Il faut maintenant savoir comment les appréhender pour en ressortir le meilleur potentiel photographique.

Certaines difficultés se sont naturellement imposées à moi lors de la prise de vue et la composition de mes photos. En effet, ces fresques sont des peintures racontant des histoires et, de par leur définition, elles sont immenses, de la taille d’un immeuble. Aussi, dans leur complexité, leurs couleurs et ce qu’elles représentent, elles se suffisent à elles-même. Je ne voulais donc pas juste prendre des photos documentaire de ces fresques mais montrer mon point de vue personnel ajouter une certaine plus-value. Le mieux pour moi serait d’arriver à transmettre une émotion ou une atmosphère particulière. J’ai donc du chercher le meilleur moyen de prendre en compte les caractéristiques de ce genre de lieux afin de les tourner à mon avantage.

Tout d’abord, ces fresques sont sur des murs plats. Il faut donc apporter du relief à la photo autrement que par l'oeuvre elle-même. Afin de palier à ce problème, j’ai essayé de mettre en avant d’autres éléments extérieurs me permettant de multiplier le nombre de plans dans ma photo. j’ai donc voulu encadrer ces fresques avec ce qui les entouraient afin aussi de ramener un contexte à la photo. J’aime cependant aussi ramener un peu de vie dans mes photos en consacrant l’un des plans de ma photo à des personnes. Cela me permet aussi de mettre en avant la taille de la fresque. J’ai pu aussi apprendre qu’il est important de tirer profit de l’architecture des bâtiments qui eux peuvent avoir plus de reliefs.

Ensuite, comme expliqué, une oeuvre murale est chargée en couleurs et motifs. Cela veut donc dire que sa simple présence ajoute déjà de nombreuses informations à la photo. Il faut donc trouver le bon équilibre dans sa photo. Pour cela, il faut choisir son sujet afin de le mettre en avant. Cela peut paraître simple comme conseil mais c’est pourtant bien essentiel. Est-ce que mon sujet est la fresque dans son ensemble? seulement un élément précis? ou un élément extérieur? la réponse à cette question permet de mieux adapter son cadrage mais aussi son traitement des couleurs lors du post-traitement.

Cela m’amène à mon troisième point: le premier réflexe lorsque que l’on voit une fresque est de vouloir la montrer dans sa totalité. Cependant ce n’est pas toujours le choix le plus judicieux. Le spectateur risque de se perdre dans la photo et de ne pas en appréhender toute sa splendeur. Il faut prendre en compte l’immensité d’un tel sujet qui peut s’étendre jusqu’à plusieurs mètres de hauteur. Il faut ainsi se déplacer afin de trouver les meilleurs angles d’approche. Je trouve intéressant de vouloir montrer la grandeur de ces oeuvres en incorporant un élément externe permettant d’avoir une échelle de comparaison. Cela permet au spectateur d’entrer dans la photo plus facilement tout en lui ajoutant un intérêt supplémentaire. Aussi, avoir comme sujet certains détails d’une fresque ou un point de vue original permet de mettre l’accent sur ce qui nous frappe le plus. Cela permet au contraire au lecteur de voir des détails invisibles jusqu’alors.

Pour résumé, j’ai pu apprendre à travers ce photowalk à:

  • Ramener du relief dans mes photos: j’ai essayé d’utiliser l’architecture des bâtiments, d’encadrer les fresques d’éléments externes et de ramener de la vie dans les photos en intégrant des personnes.

  • Choisir mon sujet: comprendre qu’une fresque ne doit pas toujours être le sujet, au contraire il est parfois préférable de ramener l’attention sur un autre élément pour avoir plus d’impact.

  • Tirer profit de la taille d’une fresque: Trouver le meilleur angle de point de vue permettant de capturer la taille de la fresque ou se servir des éléments externes afin d’ajouter une autre perspective et une possibilité de comparaison.

L’itinéraire

Après toutes ces réflexions, voilà donc une idée de l’itinéraire que nous avons emprunté et que je peux vous conseiller. L’objectif n’est pas non plus de voir absolument toutes les fresques possibles mais cela permet de facilement les retrouver. 

Nous nous sommes donc retrouvé à l’arrêt de métro Nationale pour emprunter cet itinéraire :

http://www.trompe-l-oeil.info/Trompeloeil/paris13-carte-fresques-street-art.htm

Cette fresque est une réalisation du tandem formé par la galerie Itinerrance et la mairie du 13ème arrondissement de Paris de Christian Guémy.